sábado, 31 de dezembro de 2011

George Steiner e Cécile Ladjali: o prazer de ensinar

Em 2001, Cécile Ladjali publicava Murmures, antologia de poemas feitos pelos seus alunos de uma escola nos arredores de Paris. No ano seguinte, publicaria Tohu-Bohu, um texto dramático devido também à escrita dos seus alunos. Uma das particularidades do primeiro título resulta do facto de ter sido prefaciado por George Steiner e de ele mesmo ter acompanhado a feitura desse livro.
A aproximação entre Ladjali e Steiner levou a que, em 2003, surgisse uma obra resultante do diálogo dos dois, mantido em programa radiofónico, intitulada Éloge de la transmission – Le maître et l’élève, mais tarde reeditada no formato de bolso (Col. “Pluriel”. Paris: Hachette, 2007).
Se a ideia do livro é interessante, mesmo porque não se está perante uma simples entrevista, mas em presença de uma conversa, já o facto de o prefácio, da autoria de Ladjali, ocupar quase um terço do volume é algo fastidioso, ainda que com interesse para o leitor perceber a relação estabelecida entre esta professora, Steiner e os seus alunos. Assim, o leitor tem necessidade de chegar rapidamente ao diálogo entre os dois intervenientes, segmentado em sete capítulos: “Éloge de la difficulté”, “Créer à l’école”, “Grammaire”, “Le professeur”, “Les maîtres”, “Les classiques” e “Dans la classe”.
O que serve de pretexto a Ladjali é a experiência vivida com os seus alunos no projecto da escrita e de leitura de clássicos, sendo equacionado o papel do professor, bem como a recepção dos alunos. Da conversa entre estes dois interlocutores, ficam pistas para reflexão e peças para um “puzzle” que mais não é do que o desafio de ser professor, algumas delas aqui apresentadas por ordem alfabética do tema:

Clássicos – «Il n’est pas si facile de comprendre comment s’opère la transmission et pourquoi des textes millénaires  n’ont rien perdu, pour certains, de leur provocation et de leur vitalité, de leur puissance de choc. Mais le classique peut aussi naître aujourd’hui. (…) Un classique survit à toutes les bêtises.» (GS)
Ensinar – «Goethe a dit: “Celui qui sait faire fait. Celui qui ne sait pas faire enseigne!” Et j’ajoute: “Celui qui ne sait pas enseigner écrit des manuels de pédagogie.”» (GS)
Falar – «Parler, c’est respirer, c’est le souffle de l’âme. La parole est l’oxygène de notre être. (…) Chaque cliché est la morte d’une possibilite vitale, chaque belle métaphore ouvre littéralement des portes sur l’être.» (GS)
Função do professor - «Quelle pourrait être, de nos jours, la fonction du professeur?» (CL) «Un certain martyre. Sans aucun doute, il y a des difficultés, des souffrances, des collapses. (…) J’ai toujours dit à mes élèves: “On ne négocie pas ses passions. Les choses que je vais essayer de vous présenter, je les aime plus que tout au monde. Je ne peux pas les justifier. (…) Si l’étudiant sent qu’on est un peu fou, qu’on est possedé par ce qu’on enseigne, c’est déjà le premier pas. Il ne sera pas d’accord, peut-être va-t-il se moquer, mais il écoutera. C’est le moment miraculeux où le dialogue commence à s’établir avec une passion. Il ne faut jamais essayer de se justifier.» (GS)
Imagem da Escola – «Une très grande place accordée aux classiques et à l’apprentissage par cœur, une manière presque physique d’ingérer une culture pour mieux la vivre et, au centre de l’édifice, la figure du maître.» (GS)
Literatura – «Ce qui compte avant tout, c’est l’étonnement, l’espèce de transe qui nous prend quand on est mis en contact avec l’étrange et le merveilleux. C’est terriblement didactique tout ça.» (CL)
Mestre – «C’est tout simplement quelqu’un qui a une aura quasi physique. La passion qui se dégage de lui est presque tangible. (…) Celui dont même l’ironie vous donne une impression d’amour.» (GS)
Resultados – «Nos élèves sont terriblement pragmatiques, ils veulent constater des résultats tout de suite.» (CL)
Segunda língua – «On devrait depuis la première enfance, enseigner une autre langue. Depuis la toute première enfance, l’enfant devrait avoir deux langues, ce qui rend impossible une certaine étroitesse d’âme, un certain dédain pour autrui. Mais c’est un idéal, une utopie.» (GS)
Silêncio – «Rien n’est devenu plus luxueux aujourd’hui que le silence.» (GS)
Sonhos I – «C’est dans les premières années du secondaire que se joue le drame le plus complexe, qui est celui de faire croire à l’enfant qu’il y a des rêves, des transcendances éventuelles possibles.» (GS)
Sonhos II – «Si nous ne pouvions rêver – et rêver est une forme de futurité –, il n’y aurait vraiment que la clôture de la brieveté et de la médiocrité de nos petites vies personnelles.» (GS)


E, a rematar: que recompensa possível para um professor? Responde e pensa Steiner, recorrendo ao exemplo da sua vida de mestre: «Il peut donner une terrible aigreur, mais il y a une récompense suprême, qui est de rencontrer l’élève beaucoup plus doué que soi-même, qui va avancer bien au-delà de soi-même, qui va peut-être créer l’œuvre qu’un prochain enseignant va enseigner. Ça m’est arrivé quatre fois dans ma vie. C’est énorme comme chiffre sur cinquante ans d’enseignement. Quatre fois, c’est déjà beaucoup. Ça, je vous jure, c’est une récompense infinie.»

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